Pour expliquer l’adaptation au corps humain, on doit
d’abord comprendre le fonctionnement de la course avec et sans la prothèse donc
avec un valide et un non valide.
Un coureur valide, pousse sur le sol avec une chaîne
de muscles de sa jambe (de la hanche au mollet). Toute l'énergie est propulsée
au moment où le coureur bascule en avant. Celui-ci créé sa propre énergie avec
sa chaîne de muscles.
Au contraire, un coureur portant une prothèse utilise un
mode de fonctionnement différent : avec le poids de l’individu, la prothèse se
courbe en touchant le sol et stock de l'énergie, puis la prothèse se détend à
la fin de la foulée, ainsi elle transforme une force verticale engendrée par le
poids du coureur sur le sol en une force horizontale qui permet de le propulser
en avant. Un coureur avec une prothèse utilise ses fessiers pour créer son
énergie (et donc pour actionner le mouvement de la prothèse sur le sol), ces
prothèses ne sont qu'un intermédiaire qui ne transmet que l'énergie qui la traverse.
Le corps s’est donc adapté à la prothèse en utilisant ses fessiers de façon plus intensive
qu’un coureur valide.
Pour courir il faut d’abord apprendre à marcher, il
faut suivre une rééducation après son amputation, elle a pour but de rendre le
sportif handicapé autonome. Le nouvel apprentissage de
la marche est indispensable et très suivi. Ainsi cette rééducation doit
mettre en œuvre une véritable équipe qui est constituée de :
- un médecin qui surveille le bon fonctionnement de cette rééducation,
- des infirmiers qui
surveillent la cicatrisation du moignon,
- un orthoprothésiste qui
adapte la prothèse en fonction de la physionomie du patient : son poids, sa taille, ainsi que les enjeux qu’il
veut dépasser (au début la marche et la reprise d’une activité physique
« normale » puis la course, un saut en hauteur, le surf… etc),
- un kinésithérapeute qui en
plus de soigner le patient, suit ses progrès, le motive, il surveille et
corrige l’utilisation des différentes prothèses et lui réapprend
la marche,
- un professeur de sport qui, grâce à ses
connaissances en physiologie du sport, permettra d’établir un programme
pour renforcer certains muscles ainsi que le mécanisme cardio-vasculaire
afin de préparer le corps à la course avec la prothèse spécifique.
Pour la prothèse de course le patient doit entraîner ses muscles, comme ceux du fessier, pour compenser l’absence de mollet.
Pour parvenir à courir, un sportif amputé doit faire
des exercices de plus en plus intenses et complexes, il faut aussi que la peau
s’endurcisse au niveau du moignon pour commencer à courir. Cependant ces
exercices sont adaptés aux états physique et psychologique du sportif ainsi qu'à
l’objectif qu'il veut se fixer, mais l’adaptation à la prothèse nécessite une
force et une volonté tout aussi physique que psychologique car elle peut être
douloureuse.
Néanmoins, les antécédents sportifs sont aussi à
prendre en compte. Un sportif a une plus grande sensibilité à la pratique de la
course, il ne faut pas négliger son expérience et l'endurance qu'il avait
acquise, il pourra s’adapter avec moins de difficulté.
En effet le VO2 max qui représente le
volume maximal de dioxygène consommé en une minute par un individu, est plus
important chez un sportif qu'un individu n'exerçant pas une pratique physique
régulière (sédentaire).
Après ces efforts vient l’adaptation du corps à la
prothèse de course :
Etapes de l’adaptation à la course :
- Marche en modifiant la gestuelle
- Acquérir une gestuelle souple
- Harmonisation entre le côté prothétique et le
côté sain
- Réussir à avoir une bonne impulsion pour
démarrer une course
- Jouer avec l’équilibre
Mais la prothèse doit, elle aussi,
s’adapter au corps :
- le manchon ou l’emboîture qui est
souple et bio-compatible ne provoque pas d’allergies et fait office
de deuxième peau, il amortit la pression entre la prothèse et le membre
résiduel,
- l’adaptateur entre l’emboîture et
le pied qui est réglable et qui s’ajuste à la hauteur du talon, il est réglable
à 8° afin de plus ou moins incliner le membre.
-le pied prothétique adapté sur mesure en fonction d'une formule mathématique, basée sur la longueur de l'avant bras et la distance entre le sternum et l'éxtrimité du moignon. Le sportifs amputés n'a pas ses orteils pour courir et dans le soucis d'une égalité entre valide et non valide, on laisse une marge de 3.5% en plus du résultat trouvé avec la formule pour rétablir un équilibre.
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